L’industrie de transformation et de valorisation des produits de la pêche au Maroc occupe une place privilégiée dans l’économie nationale du fait qu’elle traite près de 70% des captures de la pêche côtière et exporte environ 85% de sa production sur une centaine de pays dans les cinq continents.

Le tissu industriel du secteur des pêches maritimes est très diversifié et compte, en 2012, 414 unités toutes activités confondues dont la congélation est l’activité dominante suivie du conditionnement du poisson frais et de la conserve du poisson.

Nombre d’établissements agréés par type d’activité (2012)

L’industrie de la conserve de poisson

L’industrie de la conserve de poisson, au Maroc, est le fruit d’une longue évolution et d’accumulation de savoir faire qui lui ont valu une réputation internationale pour la qualité de ses produits portant ainsi le Maroc au premier rang mondial des exportateurs de l’espèce Sardina pilchardus walbum. Cette activité regroupe 48 unités concentrées essentiellement à Safi (20) et Agadir (12). Elle emploie 35 mille personnes et elle est caractérisée par une capacité de production de plus de 3000 tonnes par jour.

En 2012, cette industrie a réalisé un chiffre d’affaires à l’export de 4,3 milliard de Dh. Les destinations les plus importantes de la conserve marocaine sont le marché européen (39% des exportations) et le marché africain (43%).

L’industrie de la semi-conserve

L’industrie de la semi-conserve porte surtout sur la salaison et le traitement de l’anchois Engaulis encrasicolus ainsi que sur les marinades des produits de la pêche. Cette industrie regroupe 34  unités de production basées en majorité à Agadir. Elle emploie près de 8 mille personnes et a une capacité de production d’environ 240 tonnes par jour. En 2012, cette branche d’activité a réalisé un chiffre d’affaires à l’export de 1,2 milliards de Dh. Ces exportations sont destinées au marché de l’Union Européenne à hauteur de 85%.

L’industrie de congélation

L’activité de congélation des produits de la pêche occupe une place importante parmi les activités de conservation et de traitement dans l’industrie halieutique nationale. Cette activité regroupe 189 unités. La plupart de ces unités (72%) se trouvent centrées dans la zone sud du pays en raison du développement de la pêche céphalopodière et de la pêche pélagique. Cette industrie emploie environ 10 mille personnes et se caractérise par une capacité de production de l’ordre de 8300 tonnes par jour.

En 2012, l’industrie de congélation a réalisé un chiffre d’affaires à l’export de 5,8 milliards de Dh. La principale destination des produits congelés est l’Union européenne qui absorbe 70% du total des exportations de cette activité suivie par l’Asie avec 17% des exportations totales.

L’industrie du conditionnement des produits de mer frais 

Grace à une flotte de pêche côtière et artisanale qui alimente le marché en poissons diversifiés et de noble qualité et vue la proximité des marchés étrangers rémunérateurs et demandeurs de produits frais, l’industrie du conditionnement des produits de la pêche à l’état frais est orienté principalement vers le marché de l’Union Européenne et notamment l’Espagne qui absorbe 53% du total des produits frais exportés. Cette activité regroupe 58 unités de conditionnement de poisson frais situées essentiellement à Casablanca (12) et

Tanger (10). Elle emploie plus de 3 mille personnes et elle a produit, au titre de l’année 2012, plus de 21 000 tonnes de produits de la pêche et a réalisé un chiffre d’affaire à l’export de 1,7 milliards de Dh.

Le conditionnement à l’état frais concerne, également, les mollusques bivalves dont les unités de conditionnement sont au nombre de 23 et sont implantées principalement à Dakhla (5), Oualidia (4), Boujdour (3), Casablanca (3) et Tétouan (3).

Les mollusques bivalves les plus prisés au Maroc sont les huitres creuses, les moules, le couteau et les bigorneaux. Ces produits de mer sont collectés manuellement dans les zones conchylicoles classées A ou B qui sont éparpillées tout au long du littoral marocain.

La collecte, le conditionnement et la commercialisation des coquillages est très liée à la salubrité du milieu qui connait des épisodes d’alerte sanitaire dont la gestion est assurée par la DIP selon des procédures bien définies et en se basant sur la circulaire n° 1508/12.

L’industrie de farine et huile de poisson

Installée au Maroc depuis les années 40, l'industrie de la farine et huile de poisson n’a pris un essor considérable que dans les années 80 suite à l’augmentation des captures de la pêche non utilisées par les conserveries. Cette branche d’activité se penche de plus en plus vers la production d’une huile valorisée destinée à la consommation humaine et une farine de haute valeur protéique dont la demande ne cesse d’accroitre ces dernières années. Actuellement, on compte 25 unités de production de farine et huile de poisson dont 19 sont agréées pour l’UE.

Cette activité est localisée essentiellement dans les villes de Laâyoune, Tan-Tan, Agadir, Safi et Essaouira.

En 2012, les industries de la farine et huile de poisson ont assuré l’emploie de près de 1300 personnes et ont réalisé un chiffre d’affaires à l’export d’environ 807 millions de Dh pour la farine de poisson et 409 millions de Dh pour l’huile de poisson.

Les marchés les plus importants pour ces produits sont le marché européen qui absorbe 73% des exportations et le reste de l’Europe qui absorbe 20% des exportations.

Autres industries de transformation des produits de la mer
Algues marines

L’industrie d’extraction d’agar agar a plus de 50 ans d’âge au Maroc. Au cours de ce demi-siècle d’existence, cette industrie a développé un savoir faire dans la valorisation des algues marines, cette matière première naturellement renouvelable du littoral. Cette industrie a permis au Maroc de se classé au deuxième rang mondial pour les exportations d'agar agar. Avec une seule unité implantée à Kénitra. Le Maroc a produit environ 940 tonnes d’agar agar, en 2012, et a réalisé un chiffre d’affaires à l’export d’environ 207 millions de Dh.

Les marchés les plus importants pour cette activité sont l’Union européenne qui absorbe 44% des exportations, l’Asie avec 25% et l’Amérique avec 28% du total des exportations.

Décorticage des crevettes
Le décorticage des crevettes est une activité récente au Maroc. Elle n’a commencé qu’au début des années 90 mais elle a pris de l’ampleur ces dernières années. Actuellement, on compte 11 unités de décorticages de crevettes réparties essentiellement au niveau des zones franches de Tanger (6) et Nador (3).

Cette activité repose essentiellement sur l’importation temporaire des crevettes de la Mer du Nord qui sont décortiquées dans les établissements agrées marocains par un personnel qualifié et dans les meilleures conditions hygiéniques. En suite, ces produits sont réexportés vers leurs pays d’origine.

L’avenir de cette industrie s’annonce prometteur grâce aux projets d’implantation des fermes d’élevage de la crevette prévus dans le cadre de la stratégie « Halieutis ».

Séchage, fumage, surimi et plats cuisinés
L’innovation dans l’industrie alimentaire, considérée comme un levier clé de la compétitivité des entreprises, n’a pas exclue les produits de la mer. En effet, on assiste, actuellement, à une orientation vers de nouveaux précédés de valorisation des produits de la mer tels que le séchage des ailerons des requins, le fumage du saumon ou la préparation du surimi.

Par ailleurs, il existe d’autres unités qui procèdent à la préparation des plats cuisinés à base de poisson (sardine, poisson blanc, céphalopodes,…) qui sont très demandés par les consommateurs. 

Actuellement, 12 établissements sont spécialisés dans ce genre d’activité et sont essentiellement installés à Agadir et Casablanca.